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licences n° 2 - 109 17 90
n° 3 - 109 17 89
Spectacle hybride
Théâtre, Marionnettes, Danse, Vidéo
1 comédienne, 2 marionnettistes, 13 marionnettes, 14 écrans
Tout public à partir de 14 ans.
Spectacle co-produit par la Scène nationale “Les Quinconces - l’Espal”- Le Mans
Soutenu par le département de la Sarthe et la ville du Mans
Synopsis
L’Insomniaque nous plonge dans un monde futuriste, novateur dans le prisme théâtral, où la nuit devient l’espace de tous les possibles et où les protagonistes se retrouvent dans une convergence des luttes sans foi ni loi. Iso, jeune femme en quête de sommeil et qui enchaîne les nuits blanches pour mieux noircir son passé de récits, avance dans un no man’s land brumeux qui se dessine au fil des mots, pour mieux s’effacer comme une carte mémoire défectueuse.
De fantasmes en illusions d’optique, on se laissera bercer dans cette nuit sans fin qui laissera apparaître en filigrane un nouvel horizon prometteur.
Note d’intention
À la lecture de L'Insomniaque, j’ai ressenti toute la force du propos : ce changement de paradigme et l’urgence d’en parler à la nouvelle génération.
Et n’est-ce pas le propre du théâtre, de se faire miroir de la société ?
Nous sommes déjà entrés, selon moi, dans cette société post-apocalyptique. Notre société tente déjà de nous enlever nos rêves. La société nous demande déjà d’être « gentil, efficace, honnête, responsable ». Tout s’achète et se manipule: le confort, le bien-être, l’amour...
ISO, cette jeune femme, qui reste fidèle à ce qu’elle ressent au plus profond d’elle-même, qui suit sa quête au-delà des injonctions, est un emblème de liberté et d’absolu.
Cette pièce est un texte d’anticipation, écrit par Carine LACROIX, avec laquelle j’ai collaboré en tant que comédienne, à Paris. Je suis sensible à son écriture. Son passé d’actrice confère à ses personnages une richesse, une construction subtile et une dramaturgie fine.
Ce texte, à l’écriture fragmentée, tient, pour moi, presque de la physique quantique. Une même scène en contient plusieurs et regroupe plusieurs moments de vie. Tout est confus, mélange d’histoires, de mémoires et de souvenirs.
C’est pour cela que dans ma direction artistique, dans ma conception des marionnettes, dans la scénographie, et même dans les costumes, j’ai travaillé par touches, entre l’impressionnisme et le cubisme.
À la lecture de l’Insomniaque, j’ai de suite imaginé tous les personnages gravitant autour de ISO, en marionnettes. Ce fut une évidence, de part mon parcours professionnel et ma rencontre avec le monde de la marionnette depuis plus de 20 ans.
Les marionnettes apportent une force poétique à ce texte de Carine LACROIX, écrit à l’origine pour le Théâtre.
Lorsque j’ai fait part de ce projet à Carine, elle l’a accueilli avec surprise, curiosité et
enthousiasme !
L’interprétation des personnages en marionnettes, de différentes tailles et techniques, contribuent à placer le spectateur dans le décalage de cette nuit blanche, dans les fantasmagories qui apparaissent et disparaissent auprès d’ ISO. Ces marionnettes sont volontairement quasi-désincarnées. Comme des fantômes, elles volent, elles glissent, elles ne sont que des souvenirs immatériels.
Conception des marionnettes
Je voulais fragmenter les visages des marionnettes, mais chaque visage de marionnette a sa raison particulière d’être fragmenté. Cette fragmentation représente la façon dont ISO perçoit ces personnes dans ses souvenirs, dans sa mémoire.
Du « journaliste », qui porte sur son visage, tous les visages de ceux qui étaient victimes de l’éruption volcanique, au « mec de la boîte », dont les fragments de peau sont les fragments de peaux de tous les mecs de toutes les boîtes, à Dylan Abou Xhiang qui est un collage de lui à deux moments de sa vie, un plus jeune et un « plus âgé », puisque entre les deux apparitions de sa marionnette, il se passe une dizaine d’années.
Les personnages de Sweet-coach, de Baya et de Rân, sont plus nets, car ISO les a connus de façon intime, son souvenir est plus distinct.
Les collages traduisent le mélange des souvenirs. Par exemple, le visage de Baya est composé de plusieurs maquillages, car elle a passé de nombreuses soirées avec elle et Baya arborait des looks différents.
Conception de la vidéo et de la scénographie
Sur les écrans apparaissent soit une même image, fragmentée, soit des images différentes.
J’ai traduit en images des didascalies poétiques du texte de Carine Lacroix.
J’ai choisi de traiter celles qui évoquent les souvenirs, avec des images réelles.
Par contre, les moments de basculement vers la rêverie, je les ai conçus avec des images provenant de l’I.A., pour rendre sensible ce passage à la fantasmagorie.
Ces moments de vidéo permettent de ponctuer les différents souvenirs d’ISO, les différents moments de sa vie, de raconter les moments où elle bascule dans sa mémoire, seule dans cette chambre, dans cet espace irréel au milieu de nulle part.
Conception des costumes
Les costumes sont réduits à leur symbolique.
Je ne voulais pas de costumes trop futuristes, trop élaborés, pour qu’ils restent universels et accessibles à l’identification de la jeunesse d’aujourd’hui.
Encore une fois, le monde dans lequel évolue ISO me semble un futur proche.
Au début de la pièce, elle est quasi-nue.
Son costume s’élabore et s’agrémente au fil de son évolution entre 6 et 12 ans. Puis elle commence sa métamorphose. D’abord, scintillante, thème récurrent dans le texte de Carine, elle se transforme en Amazone, guerrière et libre.
Mise en scène
Pour finir, le choix de confier à Didier LASTÈRE - spécialiste des écritures contemporaines - la direction d’acteurs et la mise en scène, et de Romy VASSELIN pour incarner Iso, complètent ma vision Kaléidoscopique de l’écriture de Carine LACROIX.
Didier LASTÈRE travaille tout en ruptures, en rythme, en ancrage, afin de rendre la parole la plus concrète possible, accessible et complice aux oreilles des spectateurs.
Romy VASSELIN est une comédienne efficace et terrienne, qui dégage une force émotionnelle, universelle, un sens de l’adresse et du comique, loin du cliché de “la jeune première”.
Dans cette épopée, la poésie existe, inhérente à l’écriture. Le jeu vise à l’incarner dans toute son humanité. Les images et l’esthétique la subliment.
Vanessa LILIAN - Directrice artistique
Dans cette société futuriste, la sécurité et la protection de la santé passent avant la liberté. Dans l’univers de science-fiction imaginé par Carine Lacroix, la moitié des hommes font l’amour sans se toucher. Et chacun a un crédit santé. Ainsi, à 11 ans, comme pour tous les enfants, une puce biomédicale est implantée dans le corps de la jeune héroïne : Iso. Elle permet tous les dépistages possibles, tout est analysé, des ovules au sommeil. Un sommeil qui ne doit comporter aucun rêve. Puisque dans ce monde les rêves ont bien sûr disparu. Mais Iso, sans rêve, se sent coupée d’elle-même. Alors à l’adolescence, elle va vivre la nuit qui devient une poche de résistance.
Une création qui croise le langage du théâtre et celui de l’art de la marionnette. Un espace de rêve rythmé par des insomnies qui rendent improbables les moments de réalité, alors Iso s’envole…
Didier Lastère - metteur en scène
" Quand le jour coule de l'autre côté de l'hémisphère, la nuit me prend à part et me raconte ses silences (...) Ce qu'on voit n'existe déjà plus. "